Performance de Géraldine Alibeu, Éclats de lire, 2024 © Anna Saulle

Au fil des pages, les créations de Géraldine Alibeu ne cessent de séduire par leur qualité artistique : compositions jouant avec des formes stylisées et des textes courts, aplats de couleurs vives et délicatesse du dessin. L’intérêt de ses livres n’est pas seulement dans l’approche artistique mais dans les sujets qu’elle ose aborder pour la jeunesse comme illustratrice et/ou comme autrice : la résistance, la guerre, la mort, la peur, l’émancipation féminine, les pérégrinations à la recherche d’ailleurs de Nicolas Bouvier ou d’Ella Maillart. Son inventivité ne se limite pas à la surface du livre, elle s’étend à l’espace, au son, au mouvement à travers des lectures dessinées, des expositions immersives, des adaptations scéniques… C’est la foisonnante démarche de Géraldine Alibeu qu’Emma Margiotta nous dévoile à partir de l’entretien réalisé avec elle en juin 2024.

Auteure:
Emma Margiotta

Le parcours de Géraldine Alibeu

Géraldine Alibeu est née en 1978 à Échirolles dans les Alpes. Actuellement, elle vit et travaille à Crest dans la Drôme. Elle a étudié cinq ans dans l’atelier d’illustration de Claude Lapointe aux Arts Décoratifs de Strasbourg, une école devenue la HEAR. La dernière année, elle est partie un an à Valence pour étudier le cinéma d’animation mais sans vraiment quitter cette école strasbourgeoise. Elle a brièvement hésité entre le cinéma d’animation et l’illustration. Il se trouve qu’une éditrice lui a proposé un texte en cinquième année, donnant lieu à une publication, et au constat que sa manière de dessiner et ses envies correspondaient à de l’illustration jeunesse. Elle n’a pas cherché à avoir un certain style ou un certain type d’histoire qui soit adapté aux enfants. Plus que sa formation diplômante, c’est un souvenir d’enfance que Géraldine a souhaité me partager : « Tous les mercredis j’allais chez mes grands-parents où se trouvait une réserve de papier, de carton, de scotch ou encore de feutre qu’ils gardaient exprès pour ce que nous appelions « le bricolage ». Comme c’était chaque semaine, ça a favorisé des moments de créativité marquants. Ni mes grands-parents, ni mes parents n’étaient artistes mais il y avait toujours du matériel disponible pour la création et je pouvais y consacrer du temps. Faire du dessin mais aussi des collages et des constructions, c’était mon quotidien. Ça m’a influencée. Je me suis rendu compte au bout de quelques années que l’idée de construction était très présente dans ce que je faisais. Par exemple, Les morceaux d’amour paru en 2012, est le récit d’une femme qui essaie de reconstruire un homme abîmé, incomplet des suites de la guerre (*)
Géraldine Alibeu, Les morceaux d’amour © Géraldine Alibeu

La trame de l’histoire

Comment construit-on un livre jeunesse ? Comment trouve-t-on les mots pour s’adresser aux enfants ?

AG – « Je voulais être lisible et accessible, c’est pourquoi le livre pour les enfants me correspondait. Le livre jeunesse n’est pas réservé à une élite et cette idée me plaît bien ! Je ne me refrène pas sur le vocabulaire. Je ne me suis jamais dit « ce mot là est compliqué, les enfants ne le connaissent pas ». Ce n’est pas grave si certains mots ne sont pas compris car les enfants comprendront quand même l’histoire et puis, ça peut être l’occasion d’apprendre un mot. Je ne me refrène pas trop non plus pour les images. Le livre jeunesse est un espace de grande liberté graphique. C’est une chance d’être aussi libre quand on sait qu’un album est très diffusé et qu’il est destiné à un public large (de l’adulte qui lit l’histoire à un enfant, à l’adulte qui s’achète un livre jeunesse pour lui-même en passant par l’enfant qui sait se lire seul une histoire)».

Comment un album se construit-il ? Autrement dit, le texte vient-il avant l’image ou l’inverse ou l’élaboration des deux se produit-elle en même temps ?

GA – « Quand j’ai commencé, je ne me considérais pas comme écrivain, je me disais que j’étais illustratrice. Par conséquent, je me présentais en montrant mes images et en attendant qu’on me propose des textes. J’ai fait un premier livre comme ça. Rapidement, j’ai rencontré une éditrice qui a apprécié mes images mais qui n’avait pas de texte à me proposer. Ça m’a motivé à en écrire un. J’ai écrit un premier texte comme ça, de manière un peu décomplexée. J’écris peu. Comparé à un écrivain, je ne m’assoie pas à ma table en me disant « je vais écrire ». En général, quand je me mets à écrire, j’ai déjà une idée graphique. Chaque livre a une construction un peu différente mais souvent, quand j’écris, l’écriture et l’image sont très entremêlées. Il n’y a pas un ordre prédéfini. Le texte est toujours retravaillé même si pour faire les images définitives j’ai besoin d’une trame. Dans mes cahiers de brouillon, le texte et l’image s’entrecroisent et j’élimine beaucoup de texte au fur et à mesure de l’écriture. Les images peuvent également complètement changer une fois que le texte est abouti. Quand c’est un travail en collaboration, le texte est toujours écrit en premier. En général, il m’est proposé par un éditeur ou une éditrice qui l’a déjà lu et validé. De même, quand je connais l’auteur ou l’autrice et que nous allons ensemble chercher un éditeur ou une éditrice, c’est que la personne a déjà écrit un texte en pensant à mon travail et qu’elle me l’a proposé. »
Géraldine Alibeu, Des fourmis dans les jambes, petite biographie de Nicolas Bouvier © Géraldine Alibeu

« L’illustrateur est responsable de la forme finale du livre. »

Que vous apportent les collaborations et quelle approche en avez-vous ?

GA – « Contrairement à une production personnelle, le travail en collaboration implique un cadre plus cerné mais je ne le vois pas comme un frein, ça va plus vite. À l’inverse d’un livre que j’écris – où parfois je remets tout en question – la présence d’un texte qui me plaît me sert de « rails » pour développer mes illustrations. C’est souvent l’écriture qui m’importe d’abord. Je repère si le texte est bien écrit et agréable à lire. Ensuite, concernant le thème, je suis assez ouverte. J’apprécie le fait de rencontrer les auteurs et les autrices afin de se connaître un peu, de discuter avant d’être seule pour imaginer les illustrations. Il s’agit de connaître humainement la personne qui a écrit le texte sur lequel je vais travailler. Je ressens de plus en plus ce besoin. En général, les auteurs et les autrices apprécient mon univers mais ils n’ont pas d’idées précises quant aux illustrations souhaitées. Ces personnes se mettent en retrait pour me laisser travailler. Il y a toujours une étape où je montre des crayonnés ou même une première planche en couleur pour donner l’intention de ce que je vais faire. Je sais que les auteurs et les autrices voient ces documents même si c’est souvent l’éditeur ou l’éditrice qui fait l’intermédiaire afin de juger si des choses seraient à changer pour des questions de lisibilité ou encore de compréhension. Par exemple, il peut s’agir d’une illustration où je n’ai pas mis en scène un personnage alors que ça serait bien qu’il soit présent par rapport à la narration. »

« Forcément, la nouveauté m’attire. C’était une belle expérience d’illustrer les textes d’Ingrid Thobois car il s’agit de contenus documentaires, biographiques et que c’était une première pour moi. La réalisation de l’album intitulé Des fourmis dans les jambes, petite biographie de Nicolas Bouvier paru en 2015 m’a amenée à regarder des films, à consulter des ouvrages ou encore des photos ce que je n’avais encore jamais fait pour créer un album de fiction. Autre exemple, je n’ai jamais écrit d’histoire où les héros sont des animaux, ça m’a plu d’en illustrer, ça m’emmène ailleurs. Récemment, j’ai illustré un texte d’Anne Terral : Tortue, grand roseau et petit clou. Dès le début, j’avais envie de quelque chose d’un peu humain chez ces animaux. La tortue a des rides et elle est courbée en raison de son âge. Elle paraît sans doute aussi humaine en raison de sa couleur. J’avais besoin qu’on s’identifie un peu et en même temps, les animaux induisent une distance confortable. Autrement, ça pourrait être trop dramatique. »

Géraldine Alibeu, Tortue, grand roseau et petit clou © Géraldine Alibeu

« Chaque livre est une expérience particulière. »

Quelles sont vos sources d’inspiration pour L’autre côté de la montagne paru en 2022 ? Quelle est la genèse de cet ouvrage ?

GA – « C’est mon livre le plus autobiographique. Je me suis beaucoup inspirée de souvenirs d’enfance et d’adolescence, de randonnées avec ma sœur. J’aime dessiner d’après nature et depuis quelques années je me suis prise de passion pour la montagne. Ce livre est arrivé en même temps que des dessins que j’ai commencé à faire en montagne. J’avais envie d’inclure des dessins d’observation dans un album de fiction. D’habitude, je construis les dessins dans mon atelier. Dans un dessin d’imagination, je suis libre dans les perspectives ou les mises en scène. Un dessin d’observation est quant à lui plus réaliste quelle que soit la technique ou les couleurs. Dans ce livre, les images de paysages, sans parole, sont les dessins sur le vif qui ont été agrandis. L’éditeur a d’ailleurs proposé d’agrandir le format de l’ouvrage pour donner l’impression de rentrer dans un paysage. La sensation d’immersion dans la montagne est plus forte. Ces dessins s’attachent aux lumières selon les heures de la journée où je les ai réalisés mais aussi à l’espace. En effet, l’espace de la montagne – celui qu’on ressent quand on marche – est difficile à reproduire quant on est chez soi dans un bureau ! Quand les deux sœurs apparaissent, le lecteur ou la lectrice retourne dans la narration. Cette envie, mêlée à mes souvenirs de premières randonnées en autonomie, m’a amenée à ce livre. J’ai changé un petit peu le point de vue car l’âge de mes protagonistes est plus jeune que l’âge réel auquel j’ai fait ces randonnées. Il s’agissait d’imaginer que des enfants puissent partir dans la montagne. Je suis retournée sur les lieux où nous allions. Je voulais revoir ces endroits pour aboutir mon texte. Ensuite, je me suis quasiment uniquement servi de mes souvenirs. Quand j’illustre un refuge, même si ce n’est pas exactement le refuge où j’ai été, il en est fortement inspiré. Dans mes autres livres, des bribes de choses peuvent provenir de mon expérience ou de mon vécu mais en général, ce n’est pas ma source d’inspiration première. »

Géraldine Alibeu, L’autre côté de la montagne © Géraldine Alibeu

« Avant L’autre côté de la montagne, il y a eu Les montagnes vivantes. C’est un petit carnet de croquis de montagne. C’est mon ami Benoît Guillaume qui avait eu l’idée d’éditer, avec son association, mes dessins dans un livre qui ressemble à mes carnets. Les pages font la même taille que mes dessins originaux. J’ai beaucoup utilisé le Posca pour les réaliser car c’est un outil pratique à transporter. Dans la continuité, j’ai eu envie d’en faire un livre au sens d’une fiction jeunesse. Ces deux publications m’ont ouvert un univers, celui des festivals de montagne, des festivals du livre de montagne qui sont parfois jeunesse mais pas toujours. Ça m’a ouvert à un autre public et m’a donné l’envie de créer des cartes postales. Les expositions de mes travaux à Saoû (Drôme) et à Grenoble résultent de commandes. J’ai été sollicitée par rapport à la présence de montagnes dans mes œuvres. Après L’autre côté de la montagne, j’ai reçu des invitations et des propositions et j’ai apprécié le fait de consacrer du temps à « faire vivre le livre ». Je ne m’attendais pas à ce que le thème de la montagne m’ouvre toutes ces portes et forcément, ça m’entraîne à en dessiner d’autres, à rester un peu dans cet univers-là. »

Géraldine Alibeu, Les montagnes vivantes © Géraldine Alibeu

« Faire vivre le livre » : les expositions

Quelle est la place des expositions dans votre travail ? Est-ce que votre travail d’exposition est un prolongement de votre pratique d’autrice illustratrice ?

GA – « En découvrant mon univers, l’équipe du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère à Grenoble, a pensé au Vercors, au maquis, à la résistance. Elle ne me l’a pas commandé comme ça et m’a laissé avoir l’idée moi-même mais l’équipe situait ma participation à cette exposition collective dans les montagnes (*) . À L’Auberge des Dauphins à Saoû, ils avaient aussi envie de quelque chose en rapport avec la montagne, la nature et la forêt (*) . »

« Jusqu’à la rencontre avec L’Auberge des Dauphins, les expositions que je faisais consistaient en des présentations de mes travaux dans des galeries en mettant sous cadre des originaux. Au contraire, pour cette structure il ne fallait pas des originaux mais des éléments tactiles, plus largement sensorielles, adressés aux plus jeunes pour qu’ils puissent manipuler et rentrer au sens propre dans un univers. Comme c’était pour les tout petits, le texte était absent même si j’ai produit une aide à la visite donnant des repères aux adultes accompagnateurs, indiquant entre autres qu’il était possible de toucher. Je me suis posée des questions concernant les matières à utiliser, ce que j’allais construire et sous quelle forme j’allais le proposer. Par exemple, comment représenter des cailloux en volume et de manière à ce qu’on puisse interagir avec ? J’ai presque fait une adaptation de mon livre L’autre côté de la montagne car cette exposition était une sorte de randonnée. J’en ai décliné les thèmes, de la préparation du sac à dos à la traversée de la forêt en passant par l’étape au refuge. J’ai dessiné l’exposition et conçu la scénographie. C’était ludique et agréable de travailler avec d’autres artisans. » Depuis, cette exposition intitulée La montagne en tête a été présentée dans d’autres structures comme la médiathèque de Saint-Jean-de-Muzols dans le cadre de l’édition 2024 du festival Partir en livre.

Exposition La montagne en tête à L’Auberge des Dauphins © Antoine Picard
GA – « Au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, il s’agissait d’une commande d’un texte, d’images et de mises en scène pour des enfants à partir de 8 ans. J’ai tout de suite écrit beaucoup et j’ai dû réduire de moitié mon texte en raison d’un nombre de signe maximum. Je comprenais complètement cette contrainte car les visiteurs devaient avoir envie de lire l’ensemble. C’était ma première commande d’écriture avec des contraintes. Il fallait mettre en scène des objets de la collection du musée présélectionnés pour l’exposition. J’ai été attirée par un sac à dos qui m’a directement évoqué la montagne et la randonnée. En le découvrant dans ce musée, je savais qu’il avait une histoire et avant même de la connaître, mon imaginaire a travaillé. Pour cette commande, j’ai inventé et je me suis aussi beaucoup nourrie de récits de résistants. C’était plaisant pour moi de me dire que le public allait lire cette histoire en se promenant dans un espace et non pas dans un livre. Sortir du livre ça signifie que les échelles sont très différentes, que certains dessins sont petits et d’autres plus grands et qu’il est possible d’inclure du son. » Concrètement, Le sac à dos c’est l’histoire de deux frères, Georges et Maurice qui témoignent de « l’engagement de la jeunesse dans le maquis du Vercors (*) ».
Exposition A (h)auteur d’enfant, histoire(s) de guerre au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère © Géraldine Alibeu

« Faire vivre le livre » : les lectures dessinées

Une lecture dessinée, c’est assister en même temps à la lecture d’une histoire et à la création de ses dessins qui sont les illustrations sortant du livre pour devenir un décor. Quelle est l’origine de cette démarche ?

GA – « L’idée de faire ces lectures dessinées revient à l’autrice Cécile Roumiguière avec qui j’ai travaillé. Elle a initié cette pratique il y a une dizaine d’années. Nous avons fait un livre ensemble, Jean-Kévin paru en 2018, et elle m’a proposé le concept (*) . Nous avons commencé avec une lecture tatouée dans une petite librairie dans la foulée du lancement du livre. Pour accompagner sa lecture – sans avoir eu besoin de beaucoup de préparation – j’ai fait des dessins au Posca sur les bras des gens. L’ambiance n’était pas la même que lors d’une lecture habituelle car il n’y avait pas de panneau ou d’écran vers lequel tout le monde regarde mais un cercle d’une vingtaine de personnes. L’histoire se décomposait de bras en bras. C’est intéressant car les personnes patientent sans savoir à quel moment je vais leur dessiner dessus. Pour une première, c’était moins impressionnant que de concevoir un spectacle. »
Lecture tatouée de Jean-Kévin © Géraldine Alibeu

Les lectures dessinées sont-elles une augmentation/un prolongement de votre pratique d’autrice illustratrice ?

GA – « Quand je fais des lectures dessinées, c’est plus sur la forme spectacle mais comme l’exposition, ça sort du livre et je suis dans un autre rapport avec le public. Ce sont autant de manières différentes de raconter, les temporalités ne sont pas les mêmes. L’album peut se lire plusieurs fois alors que ces autres formats sont des moments uniques. L’histoire était figée dans un livre et avec la scène, elle prend un aspect vivant. Chaque fois c’est différent, selon la personne qui lit ou encore la musique en live qui est également présente. À plusieurs reprises, j’ai travaillé avec une chanteuse lyrique, Rachel Julie Petit, pour des lectures dessinées de L’autre côté de la montagne. Elle adopte une autre posture que le lyrisme, elle chante, elle fait des bruits, des voix et des effets météorologiques. Comme elle joue aussi avec le public, il y a vraiment un accompagnement de l’histoire. De mon côté, j’en profite quand je dessine et c’est très agréable. »

Peut-on parler de « performance » comme il s’agit de mise en scène devant du public mais aussi d’une implication du corps dans la réalisation d’un dessin d’envergure ?

GA – « En effet, c’est un dessin en train de se faire qui se déroule devant le public pendant une trentaine de minutes. C’est rapide pour moi pour faire un dessin de 3 mètres sur 2 même si l’intérêt n’est pas uniquement de produire un « beau tableau ». C’est un dessin et un collage en évolution, des éléments disparaissent pendant que d’autres apparaissent ou réapparaissent. Certes il y a un résultat final mais il s’est passé d’autres choses que le public a vues. Je suis un peu frustrée de ne pas voir mon dessin au fur et à mesure que je le crée comme je suis collée à la feuille. Je ne le découvre qu’à la fin en me reculant. Je ne vois pas non plus le public car je lui tourne le dos. » Toutefois, les lectures dessinées sont une occasion pour Géraldine d’envisager autrement sa pratique du dessin mais aussi de rencontrer son public et peut-être même d’en capter un nouveau.
Lecture dessinée de L’autre côté de la montagne, Éclats de lire, 2024 © Anna Saulle

Écrire, dessiner, partager

 

En somme, les albums de Géraldine Alibeu prennent aujourd’hui de nouvelles formes à travers des expositions ou encore des lectures dessinées et sont pour elle autant d’opportunités de se renouveler que des occasions de partager son travail. « Je crois qu’en France nous avons cette chance que la vie du livre soit assez intense. Je ne pourrais pas faire un livre sans aller ensuite dans les écoles ou encore les médiathèques pour rencontrer le public. J’aurais l’impression qu’il ne se passe rien. Lors de ces déplacements, j’aime faire des dessins aux personnes que je rencontre mais aussi découvrir comment elles réagissent à mes propositions. En partageant mes pratiques avec le public, ça me permet de les questionner. »