© Montage La Forme/ photographie R. Chambaud
Démontrer la diversité du design dans notre quotidien est l’intention de l’association, LA FORME, regroupant des designers pour qui le design est avant tout un processus de pensée qui s’applique à tous les domaines, « de la petite cuillère à la ville » comme l’affirmait Ernesto Rogers. Au-delà des objets, du mobilier ou des créations graphiques, le transport, la santé ou les logiciels sont les nouveaux domaines de recherches, d’expériences et de productions intégrant des préoccupations aussi bien environnementales, sociales qu’esthétiques. C’est à l’occasion du Design Week 2025 sur le thème du « design utile » que LA FORME montrera du 24 au 28 septembre à Valence la richesse du design à travers des expositions, rencontres, films, performances…
Entretien avec
Julien Benayoun,
Arnaud Jarsaillon,
et Mathilde Mestrallet
Crest 18/06/2025
En 2024, LA FORME #2 sur le thème « Simplicité » présente pendant une journée différents designers dans l’espace municipal Jeanne de Flandresy à Valence (ill. 1, 2, 3) et s’élargit en accueillant des étudiants des formations en Design et Métiers d’art de Valence : DNMADe Objet, bijou, matériaux et usages du Lycée Amblard, DNMADe Animation de l’ISTM-Montplaisir, et Design Graphique de l’ESAD. Cette seconde édition a été coordonnée par Mathilde Mestrallet, enseignante en Arts appliqués au Lycée Amblard. La dynamique créée entre designers nous a donné envie de continuer, de s’organiser en amont et de développer plus de rencontres sur la question du design avec différents partenaires.
En 2025, notre ambition est de mettre encore plus en valeur le design et les métiers d’art en diversifiant les actions du 24 au 28 septembre. Sur la thématique de « design utile », LA FORME #3 propose une exposition pendant deux jours dans la salle des Clercs à Valence avec une trentaine de designers et d’étudiants du Lycée Professionnel Amblard (DNMADe Objet, bijou, matériaux & usages), de ISTM Montplaisir (DNMADe animation), de l’ESAD, Design graphique. Et également une série d’événements dans différents lieux offrant des rencontres entre les créateurs et les publics.
Il y a également le design social, qui est un travail de service autour de la relation et de rencontres entre les personnes ; à travers des projets, c’est créer une synergie citoyenne qui s’inscrit dans un territoire comme par exemple la transformation d’une place de village en corrélation avec ses habitants. Il touche à la politique et à la question du vivre ensemble.
LF – Le sujet est présent mais on n’en fait pas un dogme même si on demande à chaque participant de faire une sélection en fonction de ce thème. Certains designers vont orienter leur choix comme Julie Decubber (bijou contemporain) qui saisit l’occasion d’interpréter l’utile à sa façon (ill.6) ou le collectif Brest Brest Brest, designer graphique (ill.7), qui jusqu’à présent faisait librement une création sur le thème proposé et qui cette année choisit de présenter essentiellement des travaux de commandes pour être en phase avec le sujet.
LF – Il y a de plus en plus de designers et d’artisans qui travaillent avec le numérique en lien avec les Fablabs, comme le 8Fablab à Crest ou Polinno à Joyeuse (07) ; ils couplent approches artisanales et numériques, geste et numérique. Cette démarche sera bien représentée avec gravure et découpe laser, fraisage, impression 3D, etc. Le néo-artisanat numérique se développe de plus en plus et les designers makers, qui auparavant restaient au stade de la conception et du dessin et qui externalisaient la fabrication, peuvent dorénavant aller jusqu’au bout du processus grâce à ces boîtes à outils dans les villes : récupérer les matériaux, les transformer, les vendre. Il y a une maîtrise de toute la chaîne par le créateur grâce aux outils numériques.
D’ailleurs le jour du vernissage à la salle des Clercs (vendredi 26 septembre à 18h), il y aura le 8Fablab et l’atelier Stiloop qui s’associent pour mettre en place le « bar à paillettes », atelier mobile pour fabriquer des objets à base de plastiques recyclés. L’intention est de faire comprendre quel est le matériau de base, comment on le manipule pour fabriquer une forme.
L’élargissement qu’on souhaite est réalisé progressivement dans le temps car on a tous une vie professionnelle intense ; le repérage des designers se fait par réseau et non par appel à candidature qui est très lourd à organiser. C’est vraiment un temps d’échanges entre professionnels au moment de la préparation et de l’événement-même. L’événement crée la rencontre.